Sommaire :
On peut faire la distinction entre :
_ le « bujutsu » (武術, « techniques de guerre » à usage militaire) apparu pendant l'époque des provinces en guerre Sengoku (15ème siècle) ;
_ le « jūjutsu » (柔術, « art de la souplesse »), techniques de combat sans arme apparues peut être dès l'apparition des samouraïs au 8ème siècle et codifiées à l'époque Edo (17ème siècle) ;
_ le « bushidō » (武士道, « voie du guerrier »), philosophie martiale et code de conduite des samouraïs édictés à l'époque pacifiée d'Edo (17ème siècle), idéalisant le comportement moral des samouraïs aux périodes Sengoku et Azuchi-Momoyama ;
_ et « le budō » (武道, « la voie de la guerre »), arts martiaux apparus au 19ème siècle dans le but de préserver les connaissances et de transmettre un idéal physique, moral voire spirituel.
Le bujutsu (武術, « techniques de guerre », de « bu » (武) signifiant « guerre », et de « jutsu » (術) signifiant « art » ou « technique ») rassemble l'ensemble des techniques guerrières médiévales japonaises (liste non-exhaustive, il en existait plus de 50) :
_ le jūjutsu (柔術, « art de la souplesse » ) ou taijutsu (体術), techniques de combat à mains nues ;
_ l'aikijūjutsu (合気術, « techniques de l’harmonisation des énergies ») ou aiki-in-yo-ho (aïki in’yo ho) « l’utilisation du pouvoir in et yo des énergies unifiées » ;
_ le tachijutsu (大刀術, « art de l'épée longue ») ;
_ le battōjutsu (抜刀術, « art de l'épée », escrime) ;
_ le nodachijutsu (野太刀術, « techniques de la grande épée noda », escrime) ;
_ le kogatanajutsu (小刀術, « art de l'épée courte ») ;
_ le tantōjutsu (短刀術, « techniques du couteau », dague) ;
_ le yoroi-doshijutsu (鎧通し, « l'art du couteau qui perce les armures ») ;
_ le kodachijutsu (小太刀, « techniques du sabre court ») ;
_ le ryōtōjutsu (両刀術, « art de l'épée », duel) ;
_ le bisentojutsu (眉尖刀, « art du bisento », lance courbée) ;
_ le hanbōjutsu (半棒術, « demi-tige », bâton) ;
_ le tsuejutsu (杖術, « techniques de la canne », bâton) ;
_ le kenjutsu (剣術, « techniques du sabre ») des sabres « katana » (sabre long) et « wakizashi » (sabre court) ;
_ le Iaijutsu (居合術, « techniques de la sortie rapide du sabre et de la frappe »), ou battōjutsu (抜刀術, « art de la coupe ») ;
_ le kyūjutsu (弓術, « techniques du tir à l'arc ») ;
_ le sōjutsu (槍術, « techniques de la lance yari ») ;
_ le naginatajutsu (長刀術, « techniques du sabre-lance naginata », sorte de fauchard à lame courbe très apprécié des moines sōhei) ;
_ le nagamakijutsu (長巻術, « techniques de l'épée longue », sorte de hallebarde, lame plus fine et plus longue que la naginata) ;
_ le shurikenjutsu (手裏剣術, « techniques du lancer de shuriken ») ;
_ le juttejutsu (十手術, « techniques de la barre de fer avec crochet ») ;
_ le kusarigamajutsu (鎖鎌術, « l'art de la faucille (kama) ») ;
_ le tessenjutsu (鉄扇術, « l'art de l'éventail de guerre ») ;
_ le yawarajutsu (鉄扇術, « technique de la lutte au corps à corps avec un ou deux « yawara » (un cylindre de la largeur d'une main) ») ;
_ le hojōjutsu (捕縄術, « techniques pour bâillonner son adversaire ») ;
_ le bōjutsu (棒術, « techniques du bâton long ») ;
_ le jōjutsu (杖術, « techniques du bâton court ») ;
_ le ninjutsu (忍術, « art de la persévérance », techniques des espions ninjas) ;
etc.
On désigne par « koryū bujutsu » (古流, « koryū » signifiant littéralement « École ancienne ») les écoles traditionnelles dispensant les arts martiaux japonais avant la restauration Meiji (1868) ou avant l'Édit Haitorei (1876) interdisant le port du sabre. On peut aussi faire une distinction entres les écoles nées avant et après la bataille de Sekigahara (1600) et le long règne de 250 ans qui s'en est suivi du shogunat Tokugawa (1600-1868) dans un Japon pacifié.
1/ l'arc
L'arc (弓, « kyū ») était l'arme traditionnelle des samouraïs, avant que le sabre ne la devienne après les invasions mongoles. En effet, la première qualité d'un samouraï était d'être un bon archer (lors de l'apparition des premiers samouraïs, ceux-ci étaient d'ailleurs appelés « hommes de l'arc »).
Dans les premiers temps du Japon, le pouvoir central impérial a eu à affronter les Emishis, ces hommes appartenant à une ethnie indigène de l'archipel et vivant à l'est et au nord de l'île principale de Kyūshū ainsi que dans la grande île septentrionale d'Hokkaidō.
L'infanterie japonaise a été durement confrontée aux techniques de guérilla menée par les cavaliers-archers Emishis à l'époque des périodes Nara et Heian. L'armée impériale a su s'adapter en employant elle-même des cavaliers-archers afin de venir à bout de ces féroces combattants.
Même si l'utilisation de l'arc est très ancienne dans l'archipel - cette arme de trait est en effet une des plus anciennes et efficaces armes de l'histoire - le kyūjutsu (弓術, « techniques du tir à l'arc ») est un art martial japonais du maniement de l'arc (弓, « yumi ») qui apparaît donc avec l'émergence des samouraïs.
L'arc japonais yumi se distingue par sa longueur (2,10 mètre à 2,40 mètre) et sa forme asymétrique particulière. La longueur de l'arme permet d'en augmenter la puissance mais plusieurs autres raisons sont évoquées pour expliquer son asymétrie : cela permettait de tirer à cheval, mais aussi avec un genou à terre, la prise de l'arc avec le poing faisait que l'alignement de l'avant bras n'était pas contrarié, l’asymétrie permettait également une meilleure stabilité de l'arc au moment de décocher la flèche.
Les arcs japonais étaient conçus avec du bois d'asusa, mayumi ou de keyaki.
L'arc japonais a connu de nombreuses modifications afin de le rendre plus performant. Des lamelles de bambou ont été ajoutées afin de le rendre plus flexible et moins rigide, des joncs étaient également noués le long de l'arc afin de le renforcer.
En préambule d'une bataille, on considérait comme un grand honneur pour un guerrier de charger l'ennemi en premier. Il était aussi d'usage pour les généraux samouraïs japonais de décocher une flèche afin d'annoncer le début des hostilités.
Lors des tentatives d'invasions mongoles, les Japonais ont eu affronter les archers mongols munis d'arcs composites (recourbé aux deux extrémités) permettant un tir plus efficace.
Minamoto no Tametomo (源為朝, 1139–1170) est un des plus célèbres archers japonais. Des récits épiques racontent les exploits de ce samouraï, notamment la fois où il est supposé avoir coulé à lui seul un bateau du clan Taira après avoir décoché une flèche sous la ligne de flottaison du navire.
Les Japonais croyaient autrefois que l'arc et le sabre n'étaient pas de simples armes destinées à tuer mais qu'elles possédaient également une âme . Une cérémonie religieuse était parfois nécessaire lorsque l'arme changeait de dépositaire afin de chasser les éventuels mauvais esprits liés à son ancien propriétaire.
À la cour impériale, la nuit, les gardes armés d'arcs faisaient sonner leurs cordes afin, là encore, de chasser les mauvais esprits.
L'arc reste un objet de vénération dans la culture japonaise et est encore utilisé aujourd'hui dans les cérémonies religieuses de certains temples et lors de certains festivals (Sanjūsangen-dō).
Aujourd'hui, les arts martiaux contemporains comprennent notamment le « kyūdō » (弓道, « la voie de l'arc »), dont le « yabusame » (流鏑馬, technique de tir à l'arc à cheval) est une des branches.
2/ la lance
Si le sabre s'est peu à peu substitué à l'arc comme arme de prédilection du samouraï, ce dernier a encore largement utilisé la lance sur les champs de bataille, l'arc et la lance étant toutes deux des armes offensives. Muni de cuirasses de plus en plus protectrices, la lance « yari » (槍) était indispensable au samouraï qui se devait d'avancer au combat et de montrer ainsi l'exemple aux troupes.
Là encore, les tentatives d'invasions mongoles et les tactiques employées par l'armée du grand Khan ont influencé par la suite l'art de la guerre dans l'archipel. Les Mongols ont notamment utilisé des fantassins coréens et chinois utilisant de longues lances en formation serrée et manœuvrant efficacement.
Le naginata (薙刀) ou « sabre-lance » se développa ainsi à partir du sabre. L'expérience au combat des samouraïs leur prouva qu'allonger la poignée de leur sabre élargissait leur champ d'action. À la différence du sabre, la poignée du naginata était constituée d'un bâton laqué.
La poignée du naginata était faite en peau de requin entourée de cordelettes afin que l'arme, même imprégnée de sang, ne glisse pas entre les mains.
La naginata était l'arme favorite des redoutables moines-soldats bouddhistes sōhei et des communautés ikkō-ikki.
À l'époque Edo le naginata était considéré comme une arme de femme. Les filles de samouraïs étaient ainsi incitées à l'utiliser. Certaines femmes combattirent même contre l'armée impériale lors des batailles de la fin du shogunat Tokugawa.
Le nagamaki (長巻) était une arme similaire au naginata mais avec une lame plus fine et plus longue. On considère que le nagamaki est l'ancêtre du naginata.
La lance yari (槍) était une longue lance à lame droite que le samouraï lançait en effectuant un mouvement de vrille avec la main de façon à ce que la lame perce l'armure de l'adversaire.
Certains modèles yaris furent aussi allongés afin de mieux résister aux charges de cavalerie. Constituant la majorité des armées (ashigarus, 足軽, « pied léger »), l'infanterie japonaise sera équipée pour l'essentiel de lances jingasa puis de lances yari jusqu'à la bataille de Sekigahara en 1600.
3/ le sabre
Désormais indissociable de la symbolique du samouraï, le port du « nihonto » (日本刀, « sabre japonais ») est d'abord une nécessité dû à son statut social. D'ailleurs pendant la Deuxième Guerre mondiale, seuls les officiers de l'armée impériale et les kamikazes désignés pour les missions suicides avaient le droit d'en porter un.
Loin d'être cependant seulement une arme d’apparat, le sabre reste d'abord une arme défensive, incapable de percer une armure comme une lance yari par exemple. Lorsque les châteaux vont s'édifier, en particulier sur les hauteurs, le cheval et l'arc ne sont plus du tout adaptés, les samouraïs vont alors privilégier le sabre, plus maniable que la lance.
Avant l'époque de Heian, on trouve deux types de sabre : « le tsurigi » (剣) et « le tachi » (太刀). Le tsurigi, provenant peut être de Chine, possédait une lame droite à double tranchant.
Le tachi ne possédait quand à lui qu'un seul tranchant. Il adoptera par la suite une forme recourbée plus résistante aux chocs et plus pratique à utiliser pour les cavaliers, obligés d'asséner uniquement des coups obliques.
Introduit sur le champ de bataille à l'époque nanbokucho (1336-1392), le sabre long « nodachi » ( 野太刀) était une arme que l'on manipulait à deux mains. Un serviteur portait cette arme et le samouraï la dégainait en cas de nécessité. Le poids et la longueur de l'arme feront que ce type de sabre va disparaître assez vite des champs de bataille.
Dès la fin de la période Kamakura jusqu'à l'époque Muromachi (14ème siècle), le sabre ne cessa également de se recourber de manière égale sur toute la longueur. Le sabre est désormais manié à deux mains et les coups portés sont de plus en plus puissants, mais la robustesse et la qualité de coupe de la lame priment désormais sur la longueur démesurée de la lame.
Là encore, les guerriers japonais ont été confrontés durant les tentatives d'invasions mongoles à des soldats bien protégés avec lesquels les lames japonaises se sont révélées être relativement inefficaces. Un effort va être demandé aux forgerons japonais afin de répondre aux nouvelles exigences des guerriers de l'archipel. Ces travaux vont conduire à la naissance des sabres katana (刀, sabre long) et wakizashi (脇差, sabre court).
Le katana est un sabre courbé de plus de 60 centimètres de longueur. Ce sabre japonais se caractérise par sa souplesse, sa résistance et son tranchant. Un long processus de fabrication était nécessaire pour parvenir à obtenir une des meilleurs lames de l'histoire.
Le wakizashi est un sabre similaire au katana mais plus court. Il était utilisé dans les espaces réduits par les samouraïs. Ce sabre pouvait être aussi porté par d'autres classes que les samouraïs, contrairement au katana qui était l'apanage des seuls samouraïs. Le wakizashi était aussi l'arme utilisée (avec le couteau « tantō ») par les samouraïs pour pratiquer le suicide rituel « seppuku » (切腹) ou hara-kiri (腹切り).
La fabrication du sabre japonais demande plusieurs semaines de travail. Pour son élaboration, les fourneaux du « tatara »(鑪, bas fourneau traditionnel) sont alimentés par 13 tonnes de charbons de bois et 8 tonnes de sables ferrugineux. Le résultat de cette lente combustion est le « tamahagane » (玉鋼), un bloc d'acier de plusieurs tonnes.
Seul l'acier en périphérie du bloc, du fait de son oxydation plus importante, pourra servir à la fabrication du sabre. Très recherché, les différents forgerons se partagent les différents morceaux utilisables du tamahagane.
Le forgeron fait ensuite à nouveau chauffer son tamahagane afin de le marteler et le débiter en plusieurs morceaux. Une fois refroidis, ces petits morceaux seront triés en fonction de leur teneur en carbone identifiable en observant la tranche des morceaux.
Les morceaux sont ensuite assemblés selon les caractéristiques que l'on souhaite appliquer au sabre, avant d'être à nouveau chauffés. Durant l'opération, le bloc est aspergé de cendres et d'eau argileuse afin d'éviter les inclusions d'oxygène et d'empêcher la lame de rouiller. Le bloc est ensuite martelé afin de répartir de façon homogène le carbone dans l'acier tout en enlevant les bulles d'air et les impuretés.
Le bloc est ensuite martelé, étiré et plié sur lui-même afin de superposer l'acier en couches successives. Ce feuilletage de couches d'acier donne un meilleur tranchant à la lame. Les maîtres forgerons japonais utilisent différents types d'acier pour obtenir une lame composite en acier très dur sur la tranche et d'un noyau central en acier plus tendre et donc plus flexible. Cette lame est donc à la fois dure, résistante et souple sans être cassante (« la souplesse du bambou et le fil d'une lame de rasoir »). La pointe de la lame est aussi constituée d'un acier très dur.
Pour l'étape suivante : la trempe, une couche d'argile et de charbon de bois est d'abord appliquée sur la lame. L'ensemble est chauffé puis trempée dans de l'eau froide. C'est à ce moment là que le forgeron confère une âme à la lame. Le refroidissement rapide de la lame permet une modification de la structure atomique de l'acier et accentue la courbe de la lame. Le polissage succinct de la lame permet ensuite de voir apparaître le « hamon », la ligne de trempage de la lame, caractéristique selon chaque artisan. La lame est ensuite poinçonnée par l'artisan avant d'être envoyée chez un polisseur professionnel.
Le « horimono » (彫り物, 彫物) est le dessin éventuellement gravé sur la lame par l'artisan.
Le « tantō » (短刀) est une dague japonaise légèrement courbe à un seul tranchant d'une longueur de 30 centimètres. Il pouvait notamment servir pour le seppuku ou suicide rituel.
4/ l'arquebuse
Les Japonais connaissaient déjà l'usage des armes à feu avant l'arrivée des Européens grâce aux contacts avec la Chine et surtout depuis les tentatives d'invasions mongoles au 13ème siècle, l'armée du grand Khan utilisant des fusées et des grenades Mais la Chine conservant jalousement ces secrets de fabrication et ayant même bloqué les échanges commerciaux avec le Japon, c'est avec beaucoup d'intérêt que durant la période mouvementée Sengoku des « provinces en guerre », les seigneurs samouraïs japonais entendent parler de ces Portugais qui ont débarqué en 1543 sur l'île japonaise de Tanegashima.
Les Portugais obtiendront bientôt la possibilité de commercer avec les Japonais et se feront les intermédiaires entre la chine et le Japon. Les Japonais seront intrigués par la taille et la forme des caraques portugaises mais seront surtout intéressés par leur armement : les canons et les arquebuses. La fabrication de canon est hors de portée des compétences des Japonais, mais ces derniers s'empresseront cependant de copier les arquebuses portugaises et de s'en servir sur les champs de bataille de l'archipel.
Les « tanegashimas » (les arquebuses japonaises porteront le même nom que l'ïle qui a vu débarquer les premiers Portugais) ne provoqueront cependant pas véritablement de bouleversement des tactiques de guerre locales, la porté des armes étant limitées à quelques dizaines de mètres, et surtout, les armes restant très longues à recharger (environ une minute).
En Europe à la même époque, les Tercios espagnols, qui domineront les champs de bataille européens durant toute la première moitié du 17ème siècle, utiliseront des unités d'infanterie combinant arquebusiers et piquiers.
Les Japonais se serviront des armes à feu surtout comme armes défensives derrière des palissades ou à l'abri des châteaux. Sur les champs de bataille, des unités pouvant constituer quelques centaines d'ashigarus armés de tanegashimas seront tout de même constituées, mais elles serviront ponctuellement, pour ouvrir les hostilités par exemple, à l'instar des volées de flèches traditionnelles des armées de l'Antiquité ou du Moyen-Age.
Les tanegashimas seront utilisées avec succès à la bataille de Nagashino en 1575 par les armées de Oda Nobunaga. La cavalerie Takeda, pourtant très redoutée, sera très mal utilisée sur un terrain détrempé, elle sera décimée par les salves des ashigarus bien protégés et armés de tanegashimas, commandés par un des plus grands général de l'époque et vassal du clan Tokugawa : Honda Tadakatsu (本多 忠勝, 1548–1610). Le général fera notamment tirer ses mousquets en plusieurs rangs se succédant les uns à la suite des autres, les uns tirant quand les autres nettoient ou rechargent leurs armes.
Les Japonais produiront en grand nombre les tanegashimas mais continueront également à importer des armes européennes, arquebuses, puis mousquets. Les Européens leur fourniront également la poudre noire nécessaire à l'utilisation des armes à feu.
Durant la bataille de Sekigahara en 1600, Tokugawa Ieyasu réquisitionnera les canons du navire hollandais « Liefde » et fera tirer, d'après un chroniqueur espagnol présent, des bordées de boulets sur ses adversaires durant toute la bataille.
5/ Le casque
Le « kabuto » (兜, 冑) était le casque porté par les soldats japonais. Le kabuto est apparu dans l'archipel au 5 ème siècle, soit bien avant l'émergence de la classe guerrière des samouraïs. Le mon du clan pouvait figurer sur le casque. Les ornements des casques pouvaient être très variés.
Les « toppai jingasa » étaient les casques utilisés par l'infanterie ashigaru ou encore les samouraïs de basse extraction. La forme du casque reprend la forme du chapeau traditionnel des paysans asiatiques. Le casque pouvait âtre en fer, en bronze ou en laque.
Le « suji bachi » kabuto était constitué de plusieurs plaques assemblées.
Le « hoshi-bachi » kabuto était un casque riveté.
Le « hari bachi » kabuto était un casque constitué de plusieurs plaques mais sans faire apparaître les fixations.
Le « Zunari » kabuto était constitué de cinq grandes plaques assemblées.
Le « tatami » kabuto était constitué de petites plaques métalliques. Il était utilisé par les ashigarus et les samouraïs de basse extraction.
Le « kaji » kabuto était utilisé par les samouraïs arquebusiers.
Les casques « kawari » devaient être singuliers afin d'être reconnus sur le champ de bataille. Ils étaient portés par les généraux, les personnages de haut rang et certains samouraïs.
Les « nanban » kabuto étaient inspirés des casques occidentaux.
Les casques pouvaient aussi être agrémentés d'un masque protecteur (« mempō »).
La coiffure typique « chonmage » (丁髷), liée à l'imaginaire samouraï, date en fait de l'époque contemporaine Edo. Les lutteurs de sumo d’aujourd’hui ont également une coiffure pouvant s'apparenter à ce type de coiffure.
6/ L'armure
L'armure « ō-yoroi » (大鎧) constituée de larges plaques de lamelles soudées apparaît au 10ème siècle. Cette armure était utilisée par les cavaliers-archers samouraïs car elle les protégeaient efficacement des flèches ennemies.
L'armure à lamelles « dō-maru », plus légère et moins encombrante, fut d'abord utilisée par les samouraïs de rang plus modeste, mais le changement des tactiques guerrières à la fin du 14ème siècle, fit que les samouraïs optèrent pour ce type d'armure au détriment des armures ō-yoroi.
Des armures en acier sur le modèle européen seront crées plus tardivement.
De nombreuses armures ont été conservées grâce aux dons effectués aux temples par les samouraïs.
7/ Le bushido (武士道)
C'est à l'époque de Heian (794-1185) qu'apparaissent les « bushidan » (武士団, « horde de guerriers »), les premières organisations rassemblant les « bushi » (武士, « guerrier gentilhomme »). Ces organisations appartiennent à des gestionnaires de petits domaines agricoles. Les « buke » sont quand à eux des guerriers appartenant à la noblesse.
Le samouraï (du verbe « samorau » signifiant « servir ») appartient à la classe supérieure des bushis et est à l'origine un serviteur de la maison impériale japonaise.
Le code du guerrier est édicté au début du shogunat Tokugawa, à une époque où le Japon va connaître une longue période beaucoup moins tumultueuse que les époques précédentes.
Cette idéalisation de la mort et le code moral qui lui est affilié serviront surtout le régime politique aux époques Meiji, Taisho et Showa (1868-1945) afin de souder la nation et galvaniser l'armée autour de la figure impériale.